Spiritualité

Une panne électrique révèle le temps suspendu

Quelqu’un a accéléré le temps? J’ai vraiment l’impression que les semaines, les mois passent à la vitesse de l’éclair. Zoup! Novembre achève! Zoup! Ce sera bientôt Noël! Le ménage d’automne n’est pas fait, mes vêtements d’été ne sont pas rangés, les pneus d’hiver pas installés. Je ne suis pas rendue là. Tout va trop vite.

Ce soir, après une journée de travail, je m’installe pour passer la soirée devant la télé, avec mon portable, bien sûr, pour terminer un contrat. Soudainement, Paf! Panne électrique. Comme ça, sans avertissement, sans orage violent, sans vent dément, sans arrérage de paiement. Rien ne semble justifier cette panne.

Hydro m’informe que le courant sera rétabli demain soir vers 22h. Demain! Pas tantôt, pas ce soir, demain seulement!

Mes plans viennent de changer drastiquement. Je respire. Est-ce que mon contrat est si urgent? Non. Est-ce que je risque d’avoir froid? Non. Est-ce que je vais perdre les aliments de mon congélateur? Non, pas pour l’instant. En général, les aliments peuvent se conserver pendant 48 heures si le congélateur est plein et qu’on ne l’ouvre pas. Donc, pas de panique.

Alors, je fais quoi dans cette pièce maintenant enveloppée de silence, de noirceur et de temps? Je respire. Immobile, j’écoute les sons que je n’entends habituellement pas. Je perçois des petits craquements, le pas des chats, une auto qui passe. Je n’ai rien d’autre à faire que d’être. Simplement être présente. Ne rien faire, ne rien forcer. Je réalise que ça me fait du bien. Je sens mes pensées ralentir, mon corps se détendre, mon cœur s’apaiser.

L’horloge ralentit sa course. Les aiguilles de ma montre s’immobilisent. Je baigne dans ce silence et dans ce temps qui s’allonge, s’étire, se décontracte. Ce temps qui devient infini, qui s’évanouit, qui se métamorphose comme par magie.

Ce soir, j’ai du temps pour moi. Une belle parenthèse de temps.

J’allume une petite lanterne achetée comme décoration de Noël. Elle m’offre suffisamment de lumière pour lire, écrire, dessiner et habiter pleinement, mais tout doucement, l’espace-temps devenu géant.

Durant ce temps infini, j’ai aussi feuilleté des magazines et créé un zine souvenir. Pas pour me souvenir de la panne, mais pour honorer le message. En posant quelques gestes tout simples, j’ai le pouvoir de ralentir le temps et ça fait du bien.

4 réflexions au sujet de “Une panne électrique révèle le temps suspendu”

  1. C’est dans cet espace temps que l’on vivait lorsqu’on allait au chalet avant d’installer l’électricité. J’adorais ça! Ton texte m’a mis des mots sur cette sensation que j’avais. Ça m’a rappelé de bons souvenirs, merci!

    J’aime

    1. Ah! Merci Nicole! Je suis vraiment contente que l’histoire t’ait fait replonger dans de bons souvenirs. À ton tour, tu me rappelles les souvenirs du chalet et de ces précieux espaces-temps. Je pense que c’est à refaire plus souvent. On devrait fermer le breaker plus souvent, comme dit ma belle-sœur! 🙂

      Aimé par 1 personne

Répondre à nicoleartfortier Annuler la réponse.